Le 25 novembre, journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes, approche à grands pas. Cette journée est l'occasion de mettre en lumière la lutte quotidienne nécessaire pour éradiquer ces atteintes aux droits humains.
Le 25 novembre est une date incontournable, tant pour le réseau associatif que pour les institutions qui œuvrent au quotidien pour l’élimination des violences faites aux femmes. De nombreuses activités vont se dérouler dans les semaines à venir, avec comme événement de ralliement la manifestation nationale du 23 novembre à Bruxelles (place Poelaert à Bruxelles). L’occasion de faire des violences basées sur le genre une cause nationale et un problème de santé public majeur.
En Belgique, on estime que plus d’1 femme sur 3 âgée de plus de 15 ans a subi des violences physiques et/ou sexuelles et 1 femme sur 4 a subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part de son partenaire ou ex-partenaire.
Thème 2025 : le monde numérique
La journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes marquera le lancement de la campagne des Nations Unies « Tous·tes Uni·eS » (25 novembre - 10 décembre) - une initiative de 16 Jours d'activisme qui s'achèvera le jour de la commémoration de la journée des droits humains (10 décembre). Cette année, la campagne se concentre sur un domaine en particulier : le monde numérique. La violence sur les plateformes en ligne est aujourd'hui une menace grave et en pleine expansion qui vise à réduire au silence de nombreuses femmes, en particulier celles qui ont une forte présence publique et numérique dans des domaines tels que la politique, le militantisme ou le journalisme.
Enquête : les femmes davantage exposées aux violences que les hommes
Selon une étude de 2024 intitulée « Les violences liées au genre en Belgique – Chiffres clés de l’enquête européenne sur la violence à l’égard des femmes et d’autres formes de violence interpersonnelle », les femmes sont dans notre pays davantage exposées aux violences que les hommes. Ces violences sont psychologiques, physiques, sexuelles et/ou relèvent du harcèlement et elles ont lieu tant dans l’intimité qu’au travail ou dans l’espace public. Les femmes sont exposées à ces violences de manière plus fréquente et pour des faits plus graves que les hommes.
Il ressort de l’enquête que certaines vulnérabilités sociales accroissent la prévalence des violences : 45 % des femmes sans emploi, en mauvaise santé et dans une situation financière précaire ont subi des violences sexuelles de la part de leur partenaire. C’est dix fois plus que les femmes avec emploi, en bonne santé et en mesure de faire face à des dépenses imprévues.
Féminicides : analyser pour mieux prévenir
Depuis le début de l’année 2025, le blog Stop Féminicide a recensé au moins 22 victimes, des femmes tuées parce qu’elles sont femmes ! Depuis 8 ans, ce blog a recensé 261 féminicides. Des chiffres probablement en-dessous de la réalité, l’association procédant à un recensement uniquement via des articles de presse.
C’est justement pour circonscrire, voire mettre un terme à ce fléau que la loi du 13 juillet 2023 sur la prévention et la lutte contre les féminicides et les homicides fondés sur le genre a vu le jour. Cette loi s’appuie sur le principe de « domestic homicide review », tel qu’il est déjà appliqué dans des pays comme le Royaume-Uni ou la Norvège.
La méthode implique une analyse rétrospective des faits permettant d'obtenir davantage d'informations sur les féminicides et les homicides fondés sur le genre et sur le contexte dans lequel ils se produisent. Il s’agit d'analyser exactement ce qui s'est passé afin d'en tirer des leçons. Cela permet de formuler des recommandations et des actions visant à améliorer l'ensemble du système chargé de prévenir et de combattre les féminicides ou les homicides fondés sur le genre et les violences qui les précèdent.
En cette fin d’année 2025, un comité scientifique vient d’être constitué sous la présidence de l'Institut National de Criminalistique et de Criminologie (INCC). Il est chargé d’analyser toutes les formes de violence basées sur le genre, avec deux objectifs :
- améliorer les connaissances sur les féminicides et les homicides fondés sur le genre ;
- formuler des recommandations structurelles concernant la prévention des féminicides et des homicides fondés sur le genre et les violences qui les précèdent.
Plan d’action national sur les Femmes, la Paix et la Sécurité
Le 31 octobre a marqué le 25e anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui constitue le fondement de l’agenda Femmes, Paix et Sécurité.
L’Etat belge a réaffirmé son engagement indéfectible dans la mise en œuvre de cet agenda. Dans ce cadre, la Belgique exécute actuellement son quatrième Plan d’action national sur les Femmes, la Paix et la Sécurité (2022-2026) et intègre les principes de cet agenda dans sa politique intérieure et étrangère. Des actions concrètes qui vont de la participation égale des femmes aux processus décisionnels en matière de paix et de sécurité, en passant par la protection et la promotion de l’égalité de genre et des droits des femmes, y compris en période de crise et de conflit, jusqu’à la prévention des conflits et des violences sexuelles liées aux conflits.
Plus d'informations
Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes 25 novembre
Comité scientifique pour l'analyse des féminicides et des homicides fondés sur le genre
Loi sur la prévention et la lutte contre les féminicides, les homicides fondés sur le genre et les violences
Etude : Les violences liées au genre en Belgique
Blog « STOP FEMINICIDE »
25ème anniversaire de l’agenda Femmes, Paix et Sécurité: la Belgique réaffirme son engagement

