Le Centre d’analyse des risques du changement climatique (Climate and Environmental Risk Assessment Centre – CERAC) a présenté son premier ‘Belgian Climate Risk Assessment (BCRA)’. La Belgique devient ainsi le premier pays à répondre à la demande de l'Agence européenne pour l'environnement (AEE). Le rapport donne un aperçu des principaux risques liés aux changements climatiques et à la dégradation des écosystèmes en Belgique.
La Belgique face à 28 risques prioritaires
Inondations, vagues de chaleur, sécheresse, dégradation des sols, perte de biodiversité... Les conséquences des changements climatiques ne sont plus des hypothèses, même ici en Belgique. Elles impactent directement notre quotidien et sont appelées à s’aggraver dans les années à venir. Pour faire face à cette réalité, le rapport dresse un tableau des 28 principaux risques liés aux changements climatiques et à la dégradation des écosystèmes dans notre pays. L'objectif : identifier les menaces prioritaires et proposer des pistes concrètes pour renforcer la résilience de notre pays.
Le rapport offre une base scientifique permettant d’aligner les choix politiques sur l'adaptation aux changement climatiques et les besoins de la société. Il est le fruit d’une étroite collaboration entre le CERAC, l'ICEDD, VITO, Möbius, Ramboll et l'Université de Liège. Il s'agit d'une première étape importante vers une meilleure compréhension des défis qui nous attendent.
Ces risques sont étroitement interconnectés, se renforçant mutuellement et entraînant une augmentation potentielle des impacts et coûts socio-économiques. S’ils ne sont pas maîtrisés, ils vont ainsi affaiblir la résilience nationale, menacer la cohésion sociale et poser des défis croissants en matière de sécurité.
Risques qui requièrent une action urgente
Le rapport classe les risques en cinq clusters : les écosystèmes, l’alimentation, les infrastructures et les bâtiments, la santé humaine et le bien-être de la population et l’économie et la finance. Parmi les 28 risques identifiés dans le rapport, le CERAC en épingle six qui requièrent une action urgente :
- le risque pour la santé humaine dû au stress thermique (santé et bien-être)
le risque pour les bâtiments dû aux inondations (infrastructures et bâtiments)
le risque pour la santé humaine dû à l’augmentation des maladies zoonotiques pandémiques (santé et bien-être)
le risque pour les cultures dû à des conditions météorologiques défavorables (alimentation)
le risque pour le secteur non-life des assurances dû aux inondations (économie)
le risque pour la production alimentaire dû à la dégradation des écosystèmes du sol (alimentation)
De la réactivité à la proactivité
Selon le CERAC, la Belgique est limitée dans sa capacité à faire face aux risques liés au changements climatiques en raison de la fragmentation institutionnelle, d'une vision à court terme et d'un sous-investissement. Ces facteurs se renforcent mutuellement, de sorte que les politiques continuent d’être guidées par une approche réactive alors qu'une attitude proactive serait nécessaire. Il est donc difficile de prendre des mesures sur le long terme. Passer d’une logique réactive à une préparation proactive exige des innovations institutionnelles, une meilleure coordination entre les différents niveaux de pouvoirs et secteurs d’action publique, ainsi que le développement d'instruments de financement et de planification alignés sur la nature temporelle et systémique des risques liés au climat et aux écosystèmes
Étant donné que les changements climatiques ont des répercussions sur les infrastructures, la santé publique et la cohésion sociale, la préparation à ces phénomènes doit être reconnue comme une question de sécurité nationale. Et elle requiert une attention politique constante, une vision stratégique et une coopération transversale.
Plus d'infos
Pour obtenir de plus amples informations et consulter le rapport intégral, visitez le site Internet du CERAC.


